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9 octobre 2011

La belle et le photographe

 

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Dans l’métro ... la belle et le photographe

 

Le photographe pense ...

C’est décidé, c’matin, j’me fais une rame .. ou la journée à shooter dans le métro, sur les quais ... aux heures de pointe, tiens ! ...  un reportage, quelques clichés pour enrichir l’espace de ma galerie-photo ... je me sens reporter de street art ... la scène de rue c’est mon dada et photographier quand l’autre ne te voit pas, demande rapidité et maîtrise du boîtier. Un challenge, un passe-droit ...

La p’tite Viet pensive de tout à l’heure et le gamin trop enrobé, occupé à se délecter de sa sucette trop sucrée, le gros monsieur ventru et la mémé cramponnée à son sac posé sur les genoux, de bons clichés, déjà ...

Ep ! elle est mignonne, cette fille-là ... la tête sur son épaule ... lui occupé à jouer de l’ ipad ... au lieu de lui parler ... elle, sympa, n’a pas bronché depuis que je suis là, en face ... impossible de passer ... prêt à shooter tout ... l’attitude est lascive, l’air un peu désabusé, le sourire ... le sourire ? ... oui, j'peux y aller ! ...

 

La Belle pense ...

L’important pour moi, photographe, c’est pas mon regard vers ton objectif ... c’est pas ma tête posée sur son épaule ... l’important, c’est ton regard à toi ... c’est « moi » que tu prends , mon image que tu t’appropries !

Tu ne photographies pas ! ... tu « prends » des photos, tu les voles pour en faire quoi ? ... les montrer sur le net ... pour que d’autres s’en délectent ?

... ta passion, la photographie ? ... te donne-t-elle le droit de voler mon image ? ... je n’ai pas envie de te sourire ... ni me faire « remarquer » en te demandant de l’effacer ou d’ôter la pellicule, car tu perdrais les visages déjà capturés ... vu ton boîtier, tu shootes en argentique ...

Tu m’as souri pour que j’acquiesce et donner, ainsi, libre cours à ton art ... mais ça ne suffit pas pour t’octroyer le droit de me voler ! ...

... j’ai juste envie que tu voies dans mes yeux l’envie de te bomber ! ... l'envie de te tagger ! ... photographe des rues, t'es un voleur d'images ...

 

R.shakti dit...

Je photographie aussi ... et il m’est toujours très délicat (ou indélicat ?) de montrer ce que je vois sans être vue ... quand je capture le visage d’une personne, je me demande si j’aimerais être exhibée ainsi sur le net, à mon insu ... et vous ? ... et toi, photographe ? ...

Oui, je fais aussi de la photo de rue ! c'est même mon sujet préféré ...

Ah ! passion quand tu nous tiens ...

R.shakti

 

Merci à Kot pour ses délicieuses photos ... à mon tour, je vole un commentaire qui lui est adressé : « exceptional capture !, remember to smile when you capture smiles » 

oui, n'oublie jamais ... c'est la moindre des choses ...

Merci à Leiloona ...

 

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Commentaires
R
Merci d'être passés sur cette page d'écriture et d'y avoir laissé vos avis. <br /> je n'imaginais pas que mes quelques mots susciteraient une réflexion sur le sujet, car sans vivre avec, je me la suis souvent formulée ... à chacun sa réponse, il ne m'appartient pas de juger, l'intérêt étant de partager nos avis même lorsqu'ils sont diamétralement opposés, ici ou ailleurs ...<br /> <br /> le sujet de l'image est vaste : que dire des photos que prennent les touristes et pire encore, comment interpréter le geste de celui qui lance 1 dirham ou 2 stylos pour rentrer quelques clichés dans son boîtier ? ...<br /> montrer la misère ailleurs ou parfois la beauté n'est pas toujours une excuse à ce geste déplacé ... et là, je me pose la question chaque fois que je voyage à l'étranger, un ailleurs au sud, plus au sud ! ...<br /> Vaste sujet ...<br /> Merci à toutes et tous pour votre visite ...<br /> <br /> R.shakti
R
J'apprécie ton passage, aussi, ton commentaire. je répondrai un peu comme précédemment qu'il m'est un grand plaisir de partager ...<br /> <br /> merci de ton passage ...<br /> R.shakti
R
Il est toujours intéressant de croiser des regards sur nos actes publiés et de faire naître ainsi des réflexions diverses et variées. et on constate souvent qu'au sein de mêmes pratiques, d'un même art, nos comportements, nos pensées diffèrent... moi, j'aime bien en discuter et laisser à chacun son libre-arbitre sans m'autoriser à juger ...<br /> <br /> Merci pour ton passage ici, Valentyne, et pour ta lecture de mon ou mes autres blogs (les 13 bracelets ?)<br /> pour toi ce sera ... Renée !
R
Bonsoir Kot ...

<br /> ta réponse ne me surprend pas . loin de moi l’idée de juger les pratiques des uns et autres photographes. Je ne l’ai pas caché, je photographie aussi avec un grand plaisir les scènes spontanées qui feront sourire, parfois, mes lecteurs préférés ... je m’amuse à surprendre, à voler une image qu’on ne voudrait certainement pas me donner ...<br /> Si l’on devait demander à chacun l’autorisation de le photographier il n’y aurait plus de spontanéité, plus de photo de rue, plus de connivence entre le lecteur et le photographe à l’insu du photographié ... ça, tu ne peux pas le nier, hein ? ...<br /> <br /> J’adhère parfaitement à la photo de rue, peut-être parce que je la pratique et qu’elle reste ma préférée ...<br /> <br /> mais, je me suis retrouvée, moi aussi sur le net, photographiée dans un espace public, y ai été reconnue par quelqu’un à qui je souhaitais cacher ma vie privée : je n’ai pas apprécié !<br /> <br /> ce que l’on ressent par rapport à sa propre image publiée est certainement différente d’un individu à l’autre ... toi, tu n’en seras pas gêné, un autre le sera ... il ne nous appartient pas de juger, ni de pré-juger ! ...<br /> pour le photographe, la photo ne dénigre jamais ... pour le photographié ???... comment savoir ? ...<br /> il m’est arrivé, parfois, qu’on me demande de retirer l’image de mon boîtier ... je ne m’en suis jamais offusquée.<br /> <br /> J’aime aussi la photo humaniste mais je suis loin d’assimiler ma photographie ou celle prise à la volée, aujourd’hui, à celle des photographes de cette époque ... nos boîtiers n’ont rien de commun avec les leurs, nos techniques non plus ... ils pratiquaient un art d’avant garde, leur œil plus à l’affût et révélateur que le nôtre ... je ne compare jamais une photo de rue d’aujourd’hui avec celle de cette « lignée de photographes » ... les photographes que nous sommes n’ont rien à démontrer en photographiant dans le métro, la rue ou les campagnes ... désolée ... rien à voir !<br /> <br /> La question-réponse sur notre discrétion en prenant ces photos à l’insu de nos sujets (et pas « modèles ») ne satisfait que nous-mêmes, non ? ... il m’est facile de penser « puisque la loi m’y autorise, dans un espace public ... » <br /> ... oui, je me range à tes côtés : parce que ça m’arrange quand je vais photographier ! oui, je veux bien prendre le risque d’un procès : parce que je sais que j’ai très peu de chances d’être dévoilée ...<br /> <br /> le sourire que nous adressons à la personne photographiée est un remerciement et une manière, pour nous, de nous dédouaner et non de dédramatiser ... car, si l’on en croit les photographes que nous sommes « est-ce un drame que de photographier ? » ...<br /> pour ma part, le sourire n’est ni un truc, ni une astuce pour me faire adopter ... mon sourire est naturel et quand je peux, je le fais avant la photo ...<br /> <br /> l’image me passionne aussi, je l’apprends tous les jours, mes boîtiers me suivent partout, je suis avide de savoir, en prise de vue comme en post prod, je n’ai pas d’exemple chez les grands maîtres de la photo, je photographie avec mes tripes et je vole quelques fois, peut-être même souvent ... mais je ne me cache pas derrière une loi liée à l’espace public, quand je photographie un enfant obèse machouillant sa sucette sur un siège de métro ...<br /> <br /> mon plaisir de « photographe » réside dans le fait de capter l’expression ... de la montrer, aussi, parfois ... et souvent de la rendre à la personne photographiée en lui proposant mon e-mail ... c’est selon ... mais, pour moi, le vrai partage consiste aussi à faire participer la personne photographiée, non ?...<br /> <br /> les maîtres que sont Doisneau, Cartier Bresson, Ronis, etc ne bénéficiaient pas des faveurs du net pour diffuser leurs photos ... et il n’étaient pas dans le paradoxe, eux ...<br /> <br /> je partage parfaitement tes deux dernière phrases, parce que le commentaire, la critique sont les bases de notre progression... plus que cela : nous avons besoin du regard de l’autre pour progresser ... mais relis bien tes mots (qui sont aussi les miens !) je m’améliore, je suis encouragé(e), je m’enrichis .... je, je, je : moi, photographe .... et le photographié ?... il pense quoi ? ....<br /> <br /> kot, je ne veux rien démontrer : juste que le photographe se fait plaisir quand il photographie !! ... dans le partage, il attend la critique constructive pour lui ! ... <br /> tu ne peux pas dire le contraire ...<br /> <br /> ma démarche, ma réponse à ton commentaire se veut respectueuse parce que j’aime ta photographie, mais je ne peux m’empêcher de rester objective et sincère avec moi-même quand je taxe des images et photographie sans être repérée ...<br /> <br /> j’apprécie cet échange car il permet de capter les différents arguments qui renforcent ou viennent compléter nos propres pensées ...<br /> Au plaisir d’encore travailler mon écriture sur tes images ... Merci à toi<br /> <br /> R.shakti
K
Merci pour ton texte qui a le mérite de faire réfléchir et me faire réagir en adoptant les deux points de vue comme dans ton texte.<br /> <br /> Tout d'abord tu as raison, je ne demande pas d'autorisation aux personnes. Et quand bien même je le ferai, il faudrait aussi faire signer une autorisation de publication. Et ce à répéter pour chaque personne qui risquerait d'être bien reconnaissable sur la photo. Autant dire... impossible.<br /> <br /> Je me suis retrouvé une fois dans la position du candide photographié, certes pas pour ma trombine qui n'a rien d'intéressant (si si je vous jure), mais en tant que cycliste il y a de cela... plus de deux ans.<br /> A ce moment dans ma tête je me suis dit un peu en riant jaune " ah mince, si ça se trouve je vais me retrouver sur internet"<br /> Deux ans plus tard, rien à changé pour moi, soit l'image n'a pas été publiée, soit elle l'a été, mais personne ne m'a reconnu ni ne se retourne sur moi dans la rue.<br /> Et si par hasard je trouve la photo sur une galerie photo comment je réagirai ? A moins que la photo me dénigre fortement, ce dont je doute, je n'ai aucune raison de réagir, car le droit à l'image devrait être ainsi, et non pas: "ya un type m'a pris en photo sur un espace public qui l'a mis sur internet et j'aime pas ça". Malheureusement pour certains c'est cette dernière qui prévaut et peut mener le photographe au tribunal. *croise les doigts<br /> <br /> Comme beaucoup, j'aime la photo dite "humaniste", dans la lignée de Doisneau, Cartier-Bresson, Willy Ronis pour ne citer que des plus connus. Imaginez qu'à cette époque, il y ait eu une loi totalitaire qui interdirait toute prise de vue de gens sans distinction. Nous aurions des photos de rues désertes, des villes fantômes, plus de témoignage de la vie humaine de cette époque, rien que des photos d'architecture et des paysages...<br /> On adore voir toutes ces photos avec ces inconnus mais si c'est soi même sur la photo c'est non ?<br /> <br /> Je me suis posé beaucoup de question sur l'acte photographique.<br /> Pourquoi photographier des gens à leur insu ? D'abord les personnes ne sont pas dans un espace privé qui interdirait de fait, toute prise de vue, mais en public au vu et su de tout ceux qui y sont. Je ne touche pas à leur intimité, ni leur vie "privée".<br /> Je ne me cache pas, même si je reste discret.<br /> Quand au sourire, pour cette photo en particulier je ne l'ai pas pendant que je vise, forcément, et qui la fait réagir de surprise, mais je l'ai juste après, le sourire qui dédramatise et qu'elle m'a rendu immédiatement. Ca fait partie de mes 'trucs'<br /> L'image me passionne, c'est en partie mon métier et l'humain va avec. J'aime la photo humaniste, j'essaye tant bien que mal de suivre mes illustres ancêtres et maîtres actuels.<br /> J'aime l'image que m'ont renvoyé les gens et que j'ai capté. Si j'ai volé quoi que ce soit, je me plait à dire que ce n'est qu'une fraction de seconde de leur vie,(1/60ème ici) et "quelques" photons.<br /> <br /> Pourquoi les montrer à tous sur une galerie et les "exhiber" comme des trophées ? (pour faire cru)<br /> Et pourquoi pas ? Si l'image est réussie et l'instant beau ou intéressant, elle peut toucher d'autres personnes, ça reste une démarche artistique et l'image (et son droit) du sujet n'est pas atteint.<br /> On peut aller dans le sens inverse pour le plaisir du paradoxe. Si je ne les montre pas à tous, à qui les montrer ? à mes amis et proches uniquement ? Ou je restreins à ma famille ?<br /> Et pourquoi photographier et prendre le risque qu'une tierce personne indiscrète les voit ? faut-il les effacer une fois prises, voire même ne plus photographier et utiliser sa mémoire de l'instant dans un coin du cerveau ?<br /> <br /> J'ai choisi d'aller jusqu'au bout de l'acte photographique, le partage, montrer mes images que j'ai soigneusement sélectionnées à ceux qui veulent bien s'y attarder et donner s'il le veulent leur ressenti. Ils peuvent aussi m'aider à m'améliorer, m'encourager dans ma démarche et c'est de cet échange que je m'enrichis.
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